Communiqué CGT situation des personnes expulsées au 14 avril 2019

C’est une véritable chasse à l’homme qui s’installe à Saint-Étienne depuis quelques jours.

Rappel de la situation :

Depuis le 1er avril, fin de la trêve hivernale, le centre d’hébergement des lauriers à Saint-Étienne accueillant un peu plus de 90 personnes a fermé ses portes laissant ainsi un grand nombre de personnes, demandeurs d’asile à la rue.

Dans un même temps il est procédé à l’expulsion d’autres réfugiés qui logeaient dans un squat du centre-ville.

Toutes ces personnes, en attente de régularisation par les services de l’état, auraient dû être relogées immédiatement par ces même services, selon la loi.

Malgré cela, elles se sont trouvées à la rue, sans logement.

Accompagnées par des militants citoyens solidaires, ces femmes, enfants et hommes ont trouvé refuge à la Bourse du Travail de Saint-Etienne. Entassés dans des salles de réunions, vétustes, avec des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables mais au moins à l’abri et au chaud.

L’ensemble les organisations syndicales ont dénoncé cette situation scandaleuse et exigé que des solutions soit trouvées pour héberger ces personnes dans des conditions dignes.

Le Préfet de la Loire, le Préfet de région, le Conseil Départemental et la ville de St Etienne ont été alertés à plusieurs reprises mais ont refusé de nous recevoir ou même de communiquer avec nous.

Jeudi 11 avril, nous avons été alertés que des dispositions allaient être prises dès le lendemain matin pour reloger ces personnes. La condition étant qu’elles quittent la Bourse du Travail à 9h.

Or, dès 6h15, les forces de l’ordre se sont mises en place, ont encerclés la bourse du travail, empêché quiconque de s’en approcher et ont procédé à l’expulsion des personnes et des familles.

Les militants se trouvant à l’intérieur ont eux été empêchés, malgré leur demande, de réveiller eux même les familles pour éviter une nouvelle situation traumatisante. Refus catégorique des forces de l’ordre !!

C’est ainsi qu’ont été expulsés de la Bourse du travail ces hommes, ces femmes et ces enfants laissant derrière eux, des biens personnels, des dessins d’enfants sur les murs…

La sous-directrice de la cohésion sociale ayant examiné chaque situation n’a pu que constater que ces personnes étaient bien des demandeurs d’asile en attente de régularisation, devant être relogées, nouvelle « promesse » du Préfet : toutes les familles seront relogées le soir même !

Une fois de plus, le Préfet a menti puisque le soir même une cinquantaine de personnes sur les 120 réfugiés n’avaient pas de logement.

Avec l’aide de militants elles ont trouvé refuge à la Faculté Jean Monnet de Saint-Étienne et c’est là que dimanche 14 avril un nouvel ordre d’expulsion a été donné. Une expulsion qui s’est faite avec beaucoup de violence, 13 cars de CRS pour une 40aine de personnes, les force de l’ordre ont empêché les militants de récupérer les affaires : (biens perso, couvertures, matelas…).

Tout a été ramassé par la ville de St Etienne pour destruction…

Pourquoi ? Comme si remettre ces personnes à la rue ne suffisait pas, que cherchent le Préfet et les pouvoir publics?

Pour avoir exprimé son indignation face à l’attitude des forces de l’ordre une militante a été violentée et mise en garde à vue.

Elle a été libérée le soir même, sera convoquée au tribunal en juin, nous allons examiner un dépôt de plainte pour violences policières.

Voilà en quelques mots le résumé depuis le début et la situation actuelle.

Il faut absolument que nous poursuivions nos démarches pour faire respecter le droit de ces personnes et venir en appui aux associations et collectifs.

Nous devons continuer à dénoncer les violences et attitudes perverses des forces de l’ordre sur ordre du Préfet visant à épuiser, humilier et qui mettent en danger la vie de ces personnes.

Pour un certain nombre, elles sont sous la procédure de Dublin, elles arrivent à St Etienne envoyées de toute la région, la Loire serait département pilote pour notre région, la responsabilité du Préfet de région est, me semble-t-il, engagée. Les moyens doivent être donnés mais là encore, le Préfet de région refuse de nous recevoir, il nous renvoie vers le préfet de la Loire.

En attendant, les gens sont dehors !!!

Voilà un point rapide sur la situation, dans les jours à venir, la solidarité va devoir s’exprimer à nouveau de manière très forte.

UD CGT Loire

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