Qui peut se réjouir de la résorption du déficit de la sécurité sociale et de l’assurance maladie qui devrait être ramené à 300 millions d’euros en 2018 ? Sûrement pas les patients, ni les professionnels de santé.
Nous tenons à insister sur le fait que l’augmentation globale de la masse salariale (qui accroît automatiquement les rentrées de cotisations sociales) a permis en grande partie ce résultat, en plus d’économies drastiques au détriment de l’accès aux soins et de leur qualité. Peut-on se satisfaire d’un résultat comptable alors que l’actualité fait état de dysfonctionnements majeurs liés au manque de moyens ?
Tout le monde a bien à l’esprit les scandales qui se sont multipliés ces derniers mois : les conditions d’accueil dans les services d’urgence, dans les EHPAD, l’incapacité à répondre de manière satisfaisante lors des multiples appels au SAMU par manque de médecins et par manque de moyens.
Les économies impactent directement le fonctionnement des organismes de sécurité sociale et se traduisent par des milliers de suppressions de poste.
En découle la dégradation des conditions de travail des personnels, en nombre insuffisant, se traduisant par la multiplication des cas de souffrance, de burn-out et de suicides.
Quelle indécence de se réjouir de ces éléments financiers alors que des personnels sont contraints à utiliser des moyens de lutte désespérés, comme la grève de la faim actuellement en cours à l’hôpital psychiatrique du Rouvray !
Depuis des mois, les luttes se multiplient dans tous ces secteurs, dans les hôpitaux et les EHPAD, pour dénoncer les plans d’austérité.
Cette politique « d’équilibre » budgétaire s’opère au détriment de la santé, de la vie de la population, au prix du renoncement aux soins pour près d’un tiers de la population et de la progression des inégalités.
Une situation inadmissible que la CGT dénonce fermement !
Nous avons besoin au contraire de donner des moyens supplémentaires à la santé, à la sécurité sociale. Cela passe par des mesures concrètes :
cesser les exonérations des cotisations sociales et remettre en cause le CICE ;
augmenter les salaires ;
réaliser l’égalité salariale femme/homme, ce qui rapporterait 5 milliards euros de recettes nouvelles ;
transformer la CSG en cotisations sociales ;
mettre à contribution les revenus financiers des entreprises ; rappelons que les dividendes versés aux actionnaires correspondent à 55 milliards d’euros : sur 100 euros de richesses créées, 67 euros vont dans les poches des actionnaires et 5 euros seulement pour les salaires.
La recherche permanente d’économies n’est pas la bonne solution. Il y a urgence à instaurer une nouvelle répartition des richesses pour assurer un haut niveau de protection sociale dans notre pays.
Montreuil, le 6 juin 2018